Incendie de Notre-Dame et pollution au plomb : des risques sanitaires sous-estimés - 18/07/2019

300 tonnes de plomb ! C’est ce que contenaient le toit et la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris partis en fumée le 15 avril dernier. Les suspicions d’une pollution semblent désormais avérées même si les Pouvoirs publics paraissent tarder à en prendre la véritable mesure.

Depuis trois mois, la communication officielle se veut rassurante. La pollution au plomb provoquée par l’incendie de la cathédrale n’a rien d’alarmante. Elle nécessite tout au plus une veille sanitaire pour les riverains, notamment les jeunes enfants et les femmes enceintes, afin de contrôler leur taux de plombémie (concentration de plomb dans le sang). Ainsi, après la découverte d’un taux anormalement élevé chez un enfant vivant à proximité de l’édifice, l’Agence régionale de santé se montrait optimiste en affirmant que la santé de l’enfant ne nécessitait aucune prise en charge thérapeutique.

Pour autant, plusieurs associations comme Robin des Bois, mais aussi des chercheurs se montrent plus inquiets. Certains évoquent même une pollution abyssale alors que les Pouvoirs publics ne donnent que très peu de consigne de sécurité et de prévention aux riverains. Une chercheuse de l’INSERM avance même des concentrations de 400 fois à 700 fois supérieures à VLEP (valeur limite d’exposition professionnelle). Habitants mais aussi intervenants sur site et collecte des déchets…rien ne semble adapté à cette menace ! Au contraire, ni la préfecture, ni le centre antipoison, ni la Caisse régionale d’assurance maladie ne communiquent les résultats des analyses effectuées autour de la cathédrale… De quoi jeter la suspicion sur la réalité des faits et le discours officiel…C’est pourquoi, certaines associations s’étant vu refuser l’accès aux résultats des analyses, évoque la possibilité d’une action en Justice afin d’obtenir plus de transparence de la part des Pouvoirs publics…