DES PEINTURES AU PLOMB À LA TOUR EIFFEL ! - 16/08/2017

Construite à la fin du XIXe siècle, la tour Eiffel est le monument le plus emblématique de Paris. Mais après l’amiante à la tour Montparnasse, c’est au tour de la dame de fer d’être l’objet d’un problème sanitaire en raison de la présence de peintures au plomb.

Du plomb dans la Dame de fer : une évidence ?

Sa date de construction aurait dû alerter la Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE). En effet, la réglementation encadrant l’usage de plomb dans les peintures n’est entrée en application qu’en 1949. Toute campagne de travaux sur ce monument devrait donc être précédée d’un repérage de la présence de ce métal dans les peintures anciennes.

En 2009, la SETE est pourtant mise au courant d’un risque sanitaire par un rapport qui attestait de la présence de peinture au plomb, ce qui est confirmé par une expertise réalisée en 2012 à l’occasion d’une campagne de rénovation d’une partie du premier étage.

La société d’exploitation condamnée

Les travaux ont néanmoins débuté sans qu’aucune mesure de protection particulière ne soit mise en œuvre. En effet, la SETE n’a transmis aucune information relative à la présence de peinture toxique au CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) ni même aux entreprises en charge des travaux.

Mais à la suite d’un incident survenu sur le chantier, une enquête de la CRAMIF (régionale d'assurance maladie d'Île-de-France) a révélé la présence de peinture présentant des concentrations dépassant de plus de 30 fois la concentration tolérée (1 mg/cm²).

Cette négligence a entrainé la condamnation de la SETE qui a, de plus, été astreinte à faire réaliser des travaux de dépollution dans des conditions de sécurité appropriées. Il reste à espérer que cette condamnation serve d’exemple à tous ceux qui négligeraient la sécurité sanitaire des chantiers.